Le Japon fait partie des membres du G7 depuis sa création en 1975 par Valérie Giscard d’Estaing. Depuis lors, elle s’engage activement aux côtés des autres puissances mondiales en faveur de la transition écologique, notamment. Cependant, force est de constater qu’en matière de politique environnementale le Japon affiche un double visage. Celui d’une puissance engagée pour l’environnement, certes, mais jusqu’à un certain point. Ecologie et développement durable au Japon, quel est le constat ? Quelques éléments de réponse dans cet article.
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Les engagements du Japon dans le cadre du G7 seront-ils tenus ?
Lors des différents sommets du G7 chaque année, les pays membres enrichissent le dialogue sur les problématiques environnementales notamment. Des constats sont faits, des mesures envisagées. Chaque pays contribue en s’engageant pour la planète.
Pour le Japon, l’objectif est de réduire de 26% les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2013. Toutefois, l’engagement ambitieux pris dénote quelque peu avec le discours réel du gouvernement, qui laisse entendre qu’il ne compte pas relever ce challenge. Notamment, la stratégie long terme du japon est actuellement incompatible avec l’atteinte d’une neutralité carbone d’ici à 2050 ou toute autre mesure du même type prise dans le cadre de l’Accord de Paris. En parallèle, ajoutons que le Japon continue de prévoir l’ouverture de centrales à charbon sur son territoire, des mesures en totale contradiction avec les enjeux climatiques actuels. Le mix énergétique Japonais est encore majoritairement constitué d’énergies fossiles et notamment de charbon, une source thermique au coût abordable et à l’approvisionnement facilité.
Politique environnementale du Japon et initiatives collectives
Après Fukushima notamment, le véritable enjeu environnemental au Japon reste de trouver comment redéfinir sa politique énergétique. Or en la matière, difficile de savoir sur quel pied danser. L’un des objectifs du gouvernement est d’atteindre 13 à 14% d’énergies renouvelables d’ici à 2030 (contre 8% en 2018), mais le réseau électrique peu optimisé, le manque d’espace pour le solaire ou encore l’opposition de lobbys conservateurs semble compromettre cet objectif. Et, si 75% de la population se dit favorable à la sortie progressive ou immédiate du nucléaire, le premier ministre japonais Shinzo Abe souhaitait bel et bien en faire l’un des axes de sa politique de l’énergie (20 à 22% du mix énergétique). Alors, quelle voie prend la politique environnementale du Japon en termes d’énergie ?
En 2018, la politique environnementale du Japon comprenait un plan ambitieux d’énergie, le 5ème de son genre. Selon ce plan, la dépendance au nucléaire doit être réduite, mais s’appuyer sur cette énergie reste indispensable pour l’atteinte des objectifs du pays, notamment la réduction des gaz à effet de serre ou la réduction des coûts énergétiques. Et, en y regardant de plus près, celui-ci réitérait principalement une série de mesures déjà actées par le gouvernement dans son 4ème plan énergie de 2014, un gouvernement qui prend donc vraisemblablement son temps en matière de politique environnementale, au grand damn des autres puissances mondiales et des écologistes présents dans le pays. Dommage.
Politique environnementale du Japon bancale : les initiatives citoyennes se multiplient
Fort heureusement pour la planète et ses habitants, le Japon ne fait pas non plus exception en matière d’initiatives environnementales positives, notamment à l’échelle des communes.
La petite ville de Kamikatsu par exemple, recyclait déjà 80% de ses déchets en 2018. 45 catégories de déchets ont été instaurées, contre 9 en 2003. Si l’impact reste limité – la ville compte 1600 habitants seulement – les effets rayonnent déjà bien au-delà, au niveau national et international. Cela permet aussi l’émergence d’une prise de conscience collective, pour ce qui est du recyclage, bien sûr, mais également au sujet des modes de consommation actuels, difficilement conciliables avec un objectif 0 déchet.
Vous l’aurez compris : difficile de se faire une idée claire sur les réels impacts de la politique environnementale du Japon. Il s’agira de patienter quelques années et d’espérer que la pression citoyenne soit suffisante pour transmettre au gouvernement le goût suffisant du changement.
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