L’agriculture « écologiquement intensive »

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Par : L'Equipe de rédaction

Selon le biologiste et inspecteur général au ministère de l’Agriculture, Bernard Chevassus-au-Louis, l’agriculture pourrait être à la fois « écologique » et « intensive ». A première vue, cela peut paraître plutôt paradoxal.

Depuis la Révolution verte des années 60, « l’agriculture moderne est énergétiquement intensive, elle a pu produire plus que par la passé mais il faut dépenser dix calories d’énergie pour mettre une calorie dans l’assiette » explique Bernard Chevassus-au-Louis.

« On a considérablement réduit la diversité génétique, la diversité des espèces et des écosystèmes. Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’on pourrait réinsérer la biodiversité dans les systèmes, par exemple au lieu d’engrais azotés, on pourrait utiliser des légumineuses qui fixent l’azote atmosphérique ». L’unique différence entre agriculture biologique et agriculture écologiquement intensive résiderait dans le fait qu’il n’y ait aucune interdiction de recourir à des produits chimiques si aucune solution naturelle ne semble assez efficace pour traiter un problème.

La théorie de l’inspecteur général de l’Agriculture repose sur le principe de précaution plutôt que sur celui de la guérison. Selon lui, des alternatives naturelles simples offriraient la possibilité de réduire grandement  l’utilisation de produits chimiques dans la production agricole. Au lieu de grands champs dédiés à la monoculture, les agriculteurs pourraient ainsi trouver dans la diversité un moyen simple de lutter contre les maladies et parasites : « Si on mélange des variétés dans un champ, les maladies ont plus de difficulté à se propager. Des haies autour des vergers peuvent abriter des insectes qui deviennent des auxiliaires de culture et évitent la prolifération de pucerons ».

Cette évolution n’est pas à voir comme un retour dans le passé mais plus comme une évolution, la technologie ne serait d’ailleurs pas laissée sur le bord de la route mais simplement utilisée différemment : « il faudra développer des systèmes de surveillance automatique par l’image, par exemple, pour détecter le manque d’eau, la production de chlorophylle ou encore les attaques de parasites ».

Reste à convaincre les agriculteurs que ce modèle pourrait être rentable économiquement. Une chose demeure certaine, le rôle des politiques agricole, et notamment de la Politique Agricole Commune qui subventionne massivement les agriculteurs français, sera déterminant pour orienter l’agriculture vers des pratiques plus respectueuses.

A lire également : RT 2020

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